lundi 15 août 2005

Pozzuoli - Lago d'Averno

La Solfatara

Pozzuoli -  La Solfatara

Pozzuoli -  La Solfatara


Pour se mettre en jambes avant d'affronter Pompéi, Dino m'a proposé une balade à Pozzuoli.

Nous avons commencé par la Solfatara, grand cratère volcanique qui offrit à Dante un décor pour les enfers de sa Divine Comedie. Au premier abord, un champ de poussière... Quand on lève les yeux, on s'aperçoit qu'on est dans un cratère. Et puis il y a l'odeur caractéristique du soufre. Quand on entre plus avant, on découvre les étranges convulsions du sol, moins spectaculaires par temps sec comme aujourd'hui, mais on discerne clairement la couleur jaune du souffre, plus intense par endroits. Quand on vient après la pluie, il paraît que ça bouillonne dans les crevasses... et si des barrières ont été installées autour d'elles, c'est parce qu'à l'état de mare d'acide, l'une d'entre elle a englouti et littéralement dissous un enfant imprudent.

Brrr... L'odeur de soufre se fait plus entêtante, presqu'irritante pour les narines. Tout au fond du cratère, une colonne de fumée attire l'oeil, et nous nous approchons. Et là, la terre s'ouvre comme une bouche fardée d'orangé, un coquillage vénéneux qui souffle comme une cocotte minute. Oui, c'est exactement le bruit que fait la terre exhalant la puanteur de ses entrailles...

Pozzuoli -  La Solfatara

Le soufre a cependant quelques propriétés bénéfiques, connues de longue date, et les romains déjà avaient installé ici une espèce de hammam naturel, dont les deux alcoves de briques sont toujours en place, autour de deux bouches de vapeur qui soufflent à des températures différentes, respectivement 90 et 60 degrés. Ouf ! On n'entre pas ! D'ailleurs, il suffit d'approcher la main pour sentir distinctement la brûlure de l'air. Et pourtant, dehors, il ne fait pas froid...

Pozzuoli -  La Solfatara

Pozzuoli -  La Solfatara

Tout autour du site, des réflecteurs renseignent les satellites sur le plus petit mouvement du sol : ici, la terre est surveillée. N'oublions pas que dans cette région de l'Italie, elle tremble et crache assez régulièrement, même si ce n'est pas toujours aussi violent qu'à Herculanum ou Pompéi...

Nous nous en retournons par le petit jardin botanique, où l'on cultive des baies utilisées notamment pour faire de la confiture, qui enferme certaines propriétés spécifiques du soufre. Nous nous contenterons de paninis au jambon de pays et aux aubergines, au petit bar situé à l'entrée du site, à côté du terrain de camping. Curieux. Je ne suis pas sûre que j'aurais envie de camper dans la bouche d'un volcan, même en période de calme et sous étroite surveillance...


L'amphithéâtre Flavio


Pozzuoli -  Coliseo

Si Dino est un habitué de la Solfarata, il ne connaissait pas en revanche l'amphithéâtre romain de Flavio, troisième d'Italie par sa taille, et plutôt bien conservé. Dans sa première époque, son arène était remplie d'eau pour permettre des joutes navales. Puis il a été transformé, ses galeries souterraines servant en quelque sorte de coulisses, comportant notamment les cages des fauves, dans lesquelles Dino tout à l'heure imitera le lion... Mais pour commencer, nous contournons l'édifice, qui nous offre son ombre pour rafraîchir la balade, et des échappées sur le ciel et sur ses gradins par les vomitoriums situés à différents niveaux.

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Nous ne descendons qu'à la fin dans les galeries souterraines, qui nous laissent stupéfaits : c'est une vraie cathédrale, parfaitement éclairée par des ouvertures sur tout le pourtour, et au dessus de la galerie centrale. Je me demande comment elles étaient couvertes à l'époque de son fonctionnement. En attendant, la lumières est superbe, doucement rosée par les briques...

Toulousaine dans l'âme, je suis toujours sensible à ce matériau de construction, dont la couleur varie en fonction des régions, plus blonde au sud, franchement rose à Toulouse, plus rouge au nord, carrément brune sur les îles britanniques... La brique se prête à toutes les architectures, et elle est belle même apparente, même si elle était au temps des romains cachée par des enduits peints dont la trace subsiste encore par endroits dans ce théatre, ou des parements de marbre.

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Pozzuoli -  Coliseo

Fleur

Fleur

Après cette première cure de vieilles pierres, Dino veut m'emmener voir la mer. Mais au nord de Pozzuoli, le littoral est confisqué par les plages privées, n'offrant au regard que tristes parkings, murs de ciments, ou clôtures de canis. Après une pause dans une gelateria pour déguster une délicieuse glace (au tiramisu pour moi, hum... pas super diététique, mais divinement bon), nous nous en retournons donc vers le lac d'Averne, aperçu tout à l'heure depuis la route, abandonnant le projet un instant caressé de visiter l'acropole grecque de Cuma, et de profiter de la splendide vue sur la mer vantée par le Routard : il est déjà trop tard, le site archéologique ferme ses portes.

Lago d'Averno

Lago d'Averno

Lago d'Averno

Lago d'Averno

Lago d'Averno

Le lac d'Averne est aussi un lieu mythique, qualifié d'entrée des enfers : il paraît que dans les temps anciens, les oiseaux qui le survolaient oublaient de battre des ailes, paralysés par les gaz mortels qu'il dégageait, et se noyaient dans ses eaux profondes (35 mètres de fond, ça laisse rêveur...). Les romains cependant y avaient installé des thermes, dont il reste quelques vestiges, décryptés par une pancarte explicative. Je ne sais pas exactement quelle était la propriété des eaux, mais la vue qu'on a depuis l'établissement est en tous cas d'un romantisme absolu, surtout peut-être à cette heure particulière du jour... Je ne regrette pas que Dino se soit obstiné pour trouver l'accès au site.

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